notre playlist de fevrier
Seulement 28 jours pour se faire une place dans l’année. 28 petits jours suivant les mois de fêtes et précédant les beaux jours, la pression est grande. Alors février succombera-t-il au blues hivernal ou au soleil printanier ? Une chose est sûre, il sera rythmé par la musique.
Du Blonde – Lung Bread for Daddy
Il y a sept ans, Beth Jeans Houghton sortait le fascinant Yours Truly, Cellophane Nose avec les Hooves of Destiny. Aujourd’hui, la jeune artiste britannique revient seule pour un nouvel album – son deuxième sous le nom de Du Blonde. Mystérieusement intitulé Lung Bread for Daddy, cet opus explore le passé mouvementé et pas toujours heureux de la chanteuse, avec humour et crudité. L’album, entièrement autoproduit, fait la part belle aux guitares saturées, aux rythmes rock et à la dérision, comme pendants – ou remèdes ? – à la merditude des choses. Comme en témoigne la superbe pochette réalisée par l’artiste, la musique prend ici une dimension autobiographique, se livre nue, sincère et déchaînée. Après 11 pistes de rock intense et brut, c’est sur une dernière chanson, la magnifique et presque religieuse « On The Radio », que se clôt ce portrait sans détour, parachevant un album d’une complétude et d’une vitalité indubitables.
Il y a sept ans, Beth Jeans Houghton sortait le fascinant Yours Truly, Cellophane Nose avec les Hooves of Destiny. Aujourd’hui, la jeune artiste britannique revient seule pour un nouvel album – son deuxième sous le nom de Du Blonde. Mystérieusement intitulé Lung Bread for Daddy, cet opus explore le passé mouvementé et pas toujours heureux de la chanteuse, avec humour et crudité. L’album, entièrement autoproduit, fait la part belle aux guitares saturées, aux rythmes rock et à la dérision, comme pendants – ou remèdes ? – à la merditude des choses. Comme en témoigne la superbe pochette réalisée par l’artiste, la musique prend ici une dimension autobiographique, se livre nue, sincère et déchaînée. Après 11 pistes de rock intense et brut, c’est sur une dernière chanson, la magnifique et presque religieuse « On The Radio », que se clôt ce portrait sans détour, parachevant un album d’une complétude et d’une vitalité indubitables.
Chris Potter – Circuits
Chris Potter est probablement ce qui se fait de mieux au saxophone aujourd’hui. Plus robot qu’humain, il est capable de prendre des soli de plusieurs minutes sans même qu’une goutte de sueur ne coule sur son visage. Un monstre, en bref. Pour son dix-huitième album en tant que leader, le saxophoniste américain revient avec un trio de fière allure ; Eric Harland à la batterie et le jeune James Francies aux claviers, deux musiciens qu’il connaît parfaitement. Potter continue ses explorations et utilise une petite dizaine d’instruments différents, en incluant notamment un sampleur, chose assez rare chez lui. En résulte une délicieuse modernité que sublime le niveau des trois protagonistes. Que l’on prenne la direction de l’Orient avec « The Nerve », de l’Afrique de l’Ouest avec « Koutomé » ou d’un Occident très moderne avec « Pressed for Time », Circuits est un album à couper le souffle, de bout en bout.
Chris Potter est probablement ce qui se fait de mieux au saxophone aujourd’hui. Plus robot qu’humain, il est capable de prendre des soli de plusieurs minutes sans même qu’une goutte de sueur ne coule sur son visage. Un monstre, en bref. Pour son dix-huitième album en tant que leader, le saxophoniste américain revient avec un trio de fière allure ; Eric Harland à la batterie et le jeune James Francies aux claviers, deux musiciens qu’il connaît parfaitement. Potter continue ses explorations et utilise une petite dizaine d’instruments différents, en incluant notamment un sampleur, chose assez rare chez lui. En résulte une délicieuse modernité que sublime le niveau des trois protagonistes. Que l’on prenne la direction de l’Orient avec « The Nerve », de l’Afrique de l’Ouest avec « Koutomé » ou d’un Occident très moderne avec « Pressed for Time », Circuits est un album à couper le souffle, de bout en bout.
Various Artists – Kankyō Ongaku: Japanese Ambient, Environmental & New Age Music 1980-1990
Kankyō Ongaku, ou « Musique environnementale » en français, est une compilation de morceaux minimalistes et électroniques composés au Japon dans les années 1980 et 1990. Elle voit le jour ce mois-ci sous l’impulsion d’un label implanté à Seattle, Light In The Attic, connu pour ses rééditions de tous horizons. Influencés par Erik Satie et sa musique d’ameublement, John Cage, et l’ambient de Brian Eno, ces artistes – Yoshio Oijma, Hiroshi Yoshimura, Akira Ito… pionniers notables pourtant peu connus en Occident – ont apprivoisé une nouvelle écoute, très attentive, en incorporant certains bruits du réel. Des vagues tempétueuses se brisent, les oiseaux chantent au-dessus d’un fleuve ; et les sonorités artificielles se joignent à la danse. Les notes, répétées, cosmiques et espacées, s’écoulent au compte-goutte, leur extrême précision évoquant le design architectural de la pochette. À l’ère de l’ultra-technologisation et de grandes inquiétudes écologiques, Kankyō Ongaku questionne ce qui lie la nature et l’art, ou la nature et l’homme, et les sons au silence.
Kankyō Ongaku, ou « Musique environnementale » en français, est une compilation de morceaux minimalistes et électroniques composés au Japon dans les années 1980 et 1990. Elle voit le jour ce mois-ci sous l’impulsion d’un label implanté à Seattle, Light In The Attic, connu pour ses rééditions de tous horizons. Influencés par Erik Satie et sa musique d’ameublement, John Cage, et l’ambient de Brian Eno, ces artistes – Yoshio Oijma, Hiroshi Yoshimura, Akira Ito… pionniers notables pourtant peu connus en Occident – ont apprivoisé une nouvelle écoute, très attentive, en incorporant certains bruits du réel. Des vagues tempétueuses se brisent, les oiseaux chantent au-dessus d’un fleuve ; et les sonorités artificielles se joignent à la danse. Les notes, répétées, cosmiques et espacées, s’écoulent au compte-goutte, leur extrême précision évoquant le design architectural de la pochette. À l’ère de l’ultra-technologisation et de grandes inquiétudes écologiques, Kankyō Ongaku questionne ce qui lie la nature et l’art, ou la nature et l’homme, et les sons au silence.
Christophe – Succès fou ft. Nusky & Vaati
Sept consonnes et trois voyelles, c’est le prénom de Christophe – et derrière ce court alias, mille réalités musicales. Icône des yéyés, latin lover, compositeur de musique de film… en plus de cinquante ans de carrière, Christophe a su tracer un sillon, modeste mais pénétrant, dans le paysage musical français. Parmi ses plus grands tubes, une balade romantique et nonchalante : Succès fou, sortie en 1983 et composée par Jean-Michel Jarre. L’artiste invite ici les jeunes et talentueux Nusky et Vaati à revisiter ce titre inclassable, à l’occasion d’un album reprenant ses plus beaux morceaux et dont la sortie est prévue pour mai 2019. Une véritable réussite, magnétique et éthérée, délicieuse de complicité et de modernité.
Sept consonnes et trois voyelles, c’est le prénom de Christophe – et derrière ce court alias, mille réalités musicales. Icône des yéyés, latin lover, compositeur de musique de film… en plus de cinquante ans de carrière, Christophe a su tracer un sillon, modeste mais pénétrant, dans le paysage musical français. Parmi ses plus grands tubes, une balade romantique et nonchalante : Succès fou, sortie en 1983 et composée par Jean-Michel Jarre. L’artiste invite ici les jeunes et talentueux Nusky et Vaati à revisiter ce titre inclassable, à l’occasion d’un album reprenant ses plus beaux morceaux et dont la sortie est prévue pour mai 2019. Une véritable réussite, magnétique et éthérée, délicieuse de complicité et de modernité.
Kery James – Sans moi
Si le choix de Kery James d’orienter son rap vers une forme de variété plus consensuelle peut étonner, la profonde beauté de son dernier clip, Sans moi, ne fait aucun doute. Réalisé par James F. Coton, le clip s’approprie les codes de la conquête de l’Ouest américain, suivant un jeune chercheur d’or et sa monture sur des pistes désertiques, accablées de soleil. Quel est le prix de la liberté ? Écho aux paroles de Kery, le clip interroge notre rapport à l’argent, à la gloire et à l’indépendance. L’éclat du soleil, la flambeur du feu et l’appât du gain se font ici les acteurs d’une aliénation tragique, merveilleusement filmée. Minimaliste dans sa forme, lumineux dans son jeu comme dans son propos, le clip de Sans moi s’écarte un temps de l’univers sombre brodé par le rappeur ces quinze dernières années et, sans dénaturer son message, offre une parenthèse de clarté bienvenue.
Si le choix de Kery James d’orienter son rap vers une forme de variété plus consensuelle peut étonner, la profonde beauté de son dernier clip, Sans moi, ne fait aucun doute. Réalisé par James F. Coton, le clip s’approprie les codes de la conquête de l’Ouest américain, suivant un jeune chercheur d’or et sa monture sur des pistes désertiques, accablées de soleil. Quel est le prix de la liberté ? Écho aux paroles de Kery, le clip interroge notre rapport à l’argent, à la gloire et à l’indépendance. L’éclat du soleil, la flambeur du feu et l’appât du gain se font ici les acteurs d’une aliénation tragique, merveilleusement filmée. Minimaliste dans sa forme, lumineux dans son jeu comme dans son propos, le clip de Sans moi s’écarte un temps de l’univers sombre brodé par le rappeur ces quinze dernières années et, sans dénaturer son message, offre une parenthèse de clarté bienvenue.
Hubert LeNoir – Fille de personne
Comment définir Darlène, premier album du québécois Hubert LeNoir, (ex The Seasons) ? On pourrait le qualifier de néo-opéra rock, un peu à la manière de Go To School, album de The Lemon Twigs sorti en août dernier. L’opus s’ouvre avec un titre décomposé en trois parties, « Fille de personne ». C’est cette pièce, originale et étrangement géniale, que vous nous avez envoyée. Une intro au piano suivie d’une chanson au rythme et cuivres 70s, une outro aux guitares lourdes qui se métamorphosent en joyeuse fête groovy, et l’histoire d’une fille qui n’est ni l’enfant de son père ni celui de sa mère.
Comment définir Darlène, premier album du québécois Hubert LeNoir, (ex The Seasons) ? On pourrait le qualifier de néo-opéra rock, un peu à la manière de Go To School, album de The Lemon Twigs sorti en août dernier. L’opus s’ouvre avec un titre décomposé en trois parties, « Fille de personne ». C’est cette pièce, originale et étrangement géniale, que vous nous avez envoyée. Une intro au piano suivie d’une chanson au rythme et cuivres 70s, une outro aux guitares lourdes qui se métamorphosent en joyeuse fête groovy, et l’histoire d’une fille qui n’est ni l’enfant de son père ni celui de sa mère.
Loveni – Une nuit avec bon gamin
Premier projet solo du rappeur, et pourtant il n’est jamais loin du collectif. Comme dans le titre de l’album, on retrouve en featuring ses comparses de Bon Gamin (Ichon et Myth Syzer). Loveni rappe le love, l’ivresse et la nuit sur des instrus chaudes et aériennes. Des sueurs d’été en hiver.
Premier projet solo du rappeur, et pourtant il n’est jamais loin du collectif. Comme dans le titre de l’album, on retrouve en featuring ses comparses de Bon Gamin (Ichon et Myth Syzer). Loveni rappe le love, l’ivresse et la nuit sur des instrus chaudes et aériennes. Des sueurs d’été en hiver.
Lou Doillon – Soliloquy
Quatre ans d’absence et pourtant certains d’entre vous ne l’ont pas oubliée. Plus décomplexée que jamais, Lou Doillon touche un peu à tout avec Soliloquy. Sur cet opus, elles s’est entourée de Dan Levyn, moitié du duo The Dø, et de Benjamin Lebeau, du groupe The Shoes. Alors que nous étions habitués à une folk mélancolique classique, ici des cordes, des synthés, des boîtes à rythmes parsèment ce nouveau projet de fantaisie.
Quatre ans d’absence et pourtant certains d’entre vous ne l’ont pas oubliée. Plus décomplexée que jamais, Lou Doillon touche un peu à tout avec Soliloquy. Sur cet opus, elles s’est entourée de Dan Levyn, moitié du duo The Dø, et de Benjamin Lebeau, du groupe The Shoes. Alors que nous étions habitués à une folk mélancolique classique, ici des cordes, des synthés, des boîtes à rythmes parsèment ce nouveau projet de fantaisie.